Première lettre de nouvelles
Pour sortir de l’hiver, on se met à l’affût des signes de la vie qui pépie et fleurit tout à coup notre jardin.
Bientôt les hirondelles reviendront maçonner le nid sous l’appentis. Elles referont leur ouvrage aux endroits où les gelées et les tempêtes ont abîmé le foyer.
Si vous tendez l’oreille, peut-être entendrez-vous leur dernière odyssée. Ou ne serait-ce pas plutôt la vôtre qu’elles vous inviteraient à façonner cette année ? Regardez comme la boue informe de nos chantiers devient architecture solide, prête à accueillir l’éclosion de nouvelles vies.
Et si votre mois de juin ressemblait à cette odyssée mille fois chantée, un retour à soi par la mise en forme de votre histoire.
C’est bien cela le récit de vie. Sartre dirait : une occasion de « faire quelque chose de ce qu’on a fait de nous ». Créer c’est sortir de la fange, transformer nos blessures en boutons de rose et les offrir comme des promesses aux yeux et aux oreilles des autres.
Ma vie c’est mille histoires, chantées, scandées, racontées depuis des siècles. Mais il y a une histoire en particulier qui demande à prendre corps pour que je puisse me déployer, m’ouvrir, grandir et œuvrer jusqu’à demain. C’est cette histoire-là que je vous propose de venir découvrir et partager trois samedis durant, alors que le printemps chevauchera l’été.
FT / mars 2019