Dans l’Europe des Temps modernes, des hommes et des femmes sont pourchassés en toute légalité. Suspectés d’avoir renié Dieu pour se vouer au diable, ils sont accusés de participer aux activités de sectes diaboliques et de commettre des maléfices contre gens et bêtes.
Ces sorciers et sorcières, considérés alors comme de terribles criminels, le châtelain de L’Isle en découvre au Pied du Jura, à Gollion.
De 1615 à 1631, ce petit village vaudois semble en proie à des assauts diaboliques répétés, menés non par des étrangers ou des marginaux, mais par certains de ses propres habitants et bourgeois. Quel est le fondement réel du crime reproché à ces individus, dénoncés par leurs proches et leurs voisins, puis incarcérés dans les prisons du château de L’Isle, torturés jusqu’à l’obtention des aveux recherchés, et finalement, au terme d’une procédure judiciaire redoutable, livrés aux flammes des bûchers de Cossonay ?
Au-delà des grandes théories explicatives sur les chasses aux sorciers et sorcières, cet ouvrage analyse au niveau local les causes, les enjeux, l’ampleur, l’impact et le sens même des persécutions. Ce sont avant tout la nature, les instruments et les moteurs de la répression à l’échelle du microcosme villageois que l’auteure se propose ici de cerner.
Cette recherche, qui allie une solide érudition, l’originalité dans l’approche du sujet et une grande rigueur dans la démonstration, met clairement en évidence la spécificité de la sorcellerie et de sa répression au début du XVIIe siècle. Ses qualités ont été récompensées par le prix Nessler 1999.
Avec une préface de Peter Kamber